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dimanche 21 mars 2010

L'aile de la mort


Dans la rue, un midi ensoleillé d’hiver où l’air froid est encore cinglant.
Mon petit me demande, tandis que nous allongeons une rue avoisinante d’une école primaire:
- C’est quoi ça, maman ?
Et il me montre du bout du doigt une masse blanche gisante au bord du trottoir sur une paillasse de feuilles mortes et de branches sèches de sapin. Cette tache se trouve au-delà de la clôture verte, protectrice, qui entoure le bâtiment de l’école.
Je feins de ne pas avoir entendu la question. D’ailleurs, je l’ai vue de loin, avant qu’elle apparaisse dans la vue de mon petit.
- Maman, maman, qu’est-ce que c’est que ça ?
- Un chien mort, lui réponds-je sèchement.
- Comment ça, mort ? Pourquoi mort ? C’est quoi ‘mort’ ?
Et mon petit veut se rapprocher de l’objet de sa curiosité pour l’examiner de plus près.
Mais je prends sa petite main et j’essaie de lui bloquer l’accès visuel à ce champ de la mort où un malheureux chien tout blanc, frappé par une voiture sans doute, exhibe son néant à la vue des passants. Comment expliquer le néant et le non-être ?
- C’est compliqué, chéri…tu le vois, mais il n’y est pas.
Mon enfant ouvre de grands yeux et desserre ses lèvres comme pour prendre une bouchée d’air et puis il lâcha :
- Je ne comprends pas. Si je le vois là, pourquoi n’y est-il pas ? Est-il parti ?
Mon Dieu, que c’est difficile ! Maintenant je vais m’enliser en explications de moins en moins claires. Que faire ? Recourir à la mythologie ou aux contes ? ou bien tout simplement mentir grossièrement, en inventant des choses poétiques pour couvrir la misère et la tristesse déchirante de la mort ?
- Ben, tu te rappelles ce que je t’ai dit sur ton lieu de résidence lorsque tu n’étais pas ici, avec moi ?
- Avant ma naissance ? Oui, tu m’as dit que j’habitais les nuages et que tante Florica qui me voyait très bien, me criait : ‘Chéri, descends vite et vient me voir pour te serrer dans mes bras tant que j’y suis’.
- Quelle bonne mémoire ! le flattais-je dans l’espoir que je brouillerai les pistes et je le ferais oublier la question et la vision de la mort.
- Eh, bien, je me rappelle tout ceci. Et alors ? me dit-il en me tirant la manche.
Mille tonnerres ! Qu’il est agaçant mon petit, parfois !
- Ce chien s’est envolé dans les nuages, il est parti pour le pays des nuages, là où tu as été avant de venir au monde, et où tante Florica s’est envolé aussi, car elle-même est partie pour te chercher, ayant perdu la patience de t’attendre, lui dis-je d’un coup de souffle.
Il paraît ruminer les ressemblances de tous ces envols aux cieux. Et puis :
- Mais ce chien ne bouge pas. Comment peut-il…s’envoler ?
L’intelligence en herbe cause parfois des douleurs de tête et de maux de langue.
- Il se transforme aussi que les robots spatiaux que tu admires dans les dessins animés. Il change sa forme et devient autre chose.
- Parole d’honneur ? me sourit-il avec méfiance.
- Certainement, chéri…

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